En termes d’égalité homme-femme les pays nordiques sont souvent montrés en exemple. Les écarts en matière d’emploi y sont les plus faibles des pays de l’OCDE. Comment expliquer ces différences de modèles de société ? est-ce lié à leur histoire ? Mais concrètement est-ce une réalité ou un leurre ?

Une remarque qui revient souvent lorsque l’on parle des pays nordiques, est le nombre incroyablement important d’hommes poussant des poussettes dans les rues des villes de l’Europe du Nord. Vision surprenante pour nous en France et pourtant tellement banale, intégrée et assumée dans ces pays où l’égalité des sexes est un véritable « Art de vivre ». En Suède, il existe même une expression qui traduit cette mentalité : « Lagom är bäst » et qui signifie « Le juste milieu est ce qu’il y a de mieux ». Et derrière ces trois petits mots se cache un véritable concept de vie, consensuel, fondé sur l’égalité sociale.

Mais comment expliquer ce mode de société singulier des pays nordiques et comment cela se traduit-il véritablement pour la place des femmes dans le travail ?

Selon des études publiées dans la revue Economics and Human Biology, l’égalité homme-femme, présente de façon notable dans les pays Nordiques, remonterait au VIII siècle quand les femmes avaient déjà une place prépondérante au sein de la société viking, Elles jouissaient alors de droits comme le divorce et trouvaient leur égalité dans le travail avec des taches bien définies dans le domaine agricole. Elles contribuaient aux revenus du foyer et avaient par conséquent une place importante au sein de la société. Un socle historique qui perdure. L’Europe du Nord a été parmi les premiers pays à adopter une politique familiale et d’égalité des sexes moderne.

Cette culture serait-elle à l’origine de la prospérité des pays scandinaves actuels ?

Sur cinq chefs de gouvernement dans les pays d’Europe du Nord, quatre sont des femmes : une social-démocrate au Danemark, Mette Frederiksen ; une conservatrice en Norvège, Erna Solberg au pouvoir depuis huit ans ; en Finlande, Sanna Marin, à la tête d’une coalition de cinq partis tous dirigés par des femmes. Et Katrín Jakobsdóttir en Islande qui a été le 1^er pays au monde à élire une femme chef d’Etat. « Les pays nordiques ont une culture et une tradition d’équité entre les genres bien plus ancrées que les autres pays européens », explique Kjølv Egeland, chercheur à Sciences Po. Par conséquent, il est normal à la plupart des nordiques qu’une femme dirige le pays.

Extrait du webinaire « La place de la femme dans les pays nordiques du 8 mars organisé par business France », Intervention de Frédéric Rossi, Directeur Adjoint de Business France 

Et peut-être que cela fait la différence ! Une étude menée par « Forbes » a montré que les pays qui ont le mieux géré la pandémie du Covid-19 étaient dirigés par des femmes.  Selon Avivah Wittenberg-Cox, spécialiste en mixité, ces femmes auraient été plus réactives face à la 1ere vague pandémique et auraient traité la crise de façon plus efficace en faisant preuve à la fois d’habilité, d’autorité mais aussi d’empathie vis-à-vis de leur population. Même si en toute objectivité, d’autres facteurs ont pu également contribuer à ce constat, comme la faible population des pays Nordiques, il est aussi juste de souligner, que contrairement aux hommes, ces Femmes d’Etat n’hésitent pas à reconnaitre les échecs et à corriger les trajectoires. Elles sont pragmatiques et ont une modestie et une humilité favorables à la rassurance.

De façon générale, les progrès en matière d’égalité entre les sexes et plus particulièrement en ce qui concerne l’emploi des femmes ont largement contribué à la croissance économique des pays nordiques au cours des 50 dernières années. Selon Anna STELLINGER du Directrice Générale Adjointe, Confédération des Entreprises suédoises, « l’intégration des femmes dans le monde du travail est un atout pour le PIB du pays, pour le pouvoir d’achat et donc pour la croissance ». Les pays nordiques affichent le record mondial du nombre de femmes qui travaillent. De 1950 à aujourd’hui, le taux d’activité des femmes est passé de seulement 15% à 74%, pratiquement égal à celui des hommes (79%). Comme le souligne S.E Mme l’Ambassadrice de France au Danemark, « Le Danemark est une société très égalitaire. Le ministre danois de l’emploi est en charge de l’égalité des chances et non pas de l’égalité homme-femme ». Tout est dit !

Comparé au reste de l’Europe, les pays nordiques sont les plus avancés en termes d’égalité entre les sexes. Mais il ne serait pas tout à fait juste de laisser croire que tout est parfait. En effet, on constate dans ces sociétés nordiques, une situation sociale plutôt contrastée dans le secteur privé. Si les femmes sont en position dominante dans la sphère politique, elles sont moins présentes aux postes de direction des entreprises. En Suède, seul 13% de femmes se trouvent dans les instances suprêmes des entreprises et 16% parmi les tops managers. Le même constat est fait au Danemark avec une baisse de la participation des femmes dans le leadership économique. Ce qui a d’ailleurs récemment conduit à une prise de conscience très forte de la part du pouvoir politique sur le sujet pour qu’il n’y ait pas un phénomène de recul au détriment des femmes. En Finlande, les fonctions restent très fortement sexuées avec une surreprésentation des femmes dans certains secteurs (la santé, l’éducation, les services sociaux) et un déséquilibre genré au sein de l’encadrement et des instances dirigeantes détenus plutôt par les hommes. (Même si le pourcentage de femmes à ces postes est en croissance 31,7% en 2017 contre 37% en 2019). Même en Europe du Nord, il y a donc matière à progression !

Si la parité a encore une belle marge de progrès dans les postes de direction du secteur privé, il n’en reste pas moins que l’Islande, la Norvège, la Suède et la Finlande sont en tête du classement des pays de l’OCDE où il fait bon vivre selon une étude réalisée par le site de voyage Asher & Lyric. Un classement basé sur des critères de sécurité, de bonheur, de coût de la vie, de niveau de santé, d’éducation et de temps passé en famille.

C’est par conséquent une destination idoine pour les V.I.E ou les V.I.A. Ils sont d’ailleurs près de 3 500 jeunes talents à avoir été formés dans les pays nordiques (Danemark, Finlande, Islande, Norvège, Suède) depuis la création du dispositif V.I.E en 2000.

Et la parité est presque atteinte parmi cette population de Volontaires internationaux puisqu’aujourd’hui sur les 187 V.I.E en poste en Scandinavie, 48% sont des femmes et 53% au Danemark.

Pour en savoir plus sur le Volontariat international en entreprises, c’est par ici  le site mon volontariat international.

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Le V.I.E vous connaissez et vous êtes Intéressé(e) par une mission au Danemark ? Jean-Baptiste Reye, Directeur pays de Business France Danemark vous présente la région, sa population, les secteurs porteurs, les marchés potentiels et plus encore…Retrouvez ici toutes les infos utiles pour préparer votre projet.